Rachianesthésie

La rachianesthésie est le plus souvent utilisée pour des opérations qui concernent la partie inférieure du corps : on endort uniquement la partie inférieur du corps.

De nombreuses opérations nécessitent une anesthésie générale. Toutefois, pour certaines opérations situées en dessous du nombril, une rachianesthésie peut-être proposée.

La rachianesthésie consiste à injecter un anesthésique dans le canal de moelle épinière pour endormir unique. L'injection est effectuée en bas du dos, dans une zone sans moelle épinière. Elle anesthésie les nerfs qui contrôle la partie inférieure du corps. La technique ressemble à celle de l’anesthésie péridurale pratiquée chez lors des accouchements.

La rachianesthésie est pratiquée pour de nombreuses intervention en urologie, en chirurgie des membres inférieurs, en chirurgie abdominale « basse » (proctologie...), en chirurgie des varices, en gynéco-obstétrique et pour la majorité des césariennes programmées. Comme l’effet de l’anesthésie est limité, les opérations doivent durer moins de 2 à 3 heures.

Comment cela fonctionne ?

L'espace rachidien se situe au sein de la colonne vertébrale et entoure la moelle épinière jusqu'à sa terminaison tout en bas du dos. La rachianesthésie consiste à injecter une dose d'anesthésique dans le liquide au contact des nerfs qui innervent la zone à traiter et les médicaments injectés stopperont la transmission des messages nerveux jusqu'à cette zone permettant l'arrêt de la douleur.

Comment fait-on une rachianesthésie ?

La rachianesthésie se déroule soit en position assise ou en position couchée sur le côté. Vous serez équipé d'une perfusion veineuse et surveillé à un appareil de surveillance pour suivre votre état cardiaque et respiratoire pendant la procédure. Un masque nasal avec de l’oxygène peut vous être également posé. Après une anesthésie locale de la peau, le médecin anesthésiste introduit une fine aiguille pour injecter le médicament anesthésiant dans la zone des nerfs. Rapidement, vous ressentirez une sensation de chaleur et des fourmillements au niveau des jambes. Puis, la zone inférieure du corps va complètement "s'endormir" et devenir insensible à la douleur. L’intervention débutera une fois que l’insensibilité vérifiée. Parfois, l’anesthésie n'est pas suffisante et peut être complétée par une anesthésie générale.

Jour de l'intervention: à quoi s'attendre ?

Les 7 étapes de l'administration d'une rachianesthésie :

  1. Préparation initiale : Une perfusion intraveineuse est placée dans une veine de votre bras ou de votre main à l’aide d’une canule. Cela permettra à l’anesthésiste de vous administrer des liquides et des médicaments pendant l’intervention. Vous ferez connaissance avec l’assistant en anesthésie, qui fait partie de l’équipe et s’occupera de vous pendant la procédure. Des moniteurs seront installés pour surveiller votre rythme cardiaque, votre tension artérielle et votre taux d’oxygène.
  2. Positionnement : Vous serez placé(e) dans la position adéquate pour l’injection : soit assis(e) sur le bord du lit avec les pieds posés sur un tabouret, soit allongé(e) sur le côté en position recroquevillée, genoux ramenés vers la poitrine. L’équipe d’anesthésie vous guidera et vous expliquera chaque étape pour vous garder informé(e) et rassuré(e).
  3. Préparation stérile : L’anesthésiste portera une tenue stérile, comme pour une intervention chirurgicale, et préparera votre dos en le désinfectant soigneusement. Un champ stérile sera placé sur la zone de l’injection pour assurer une asepsie maximale.
  4. Anesthésie locale : Avant l’injection de la rachianesthésie, un anesthésique local est injecté pour engourdir la peau. Cette étape permet de réduire la sensation de douleur lors de la procédure.
  5. Administration de la rachianesthésie : L’anesthésiste utilisera une aiguille fine pour injecter le médicament anesthésique dans votre colonne vertébrale. Il est essentiel de rester immobile pendant cette procédure. Si vous ressentez une douleur importante, signalez-le immédiatement pour que l’anesthésiste puisse ajuster son geste. En général, un(e) infirmier(e) ou un(e) aide-soignant(e) sera à vos côtés pour vous soutenir et vous rassurer.
  6. Retrait de l’aiguille : Une fois le médicament injecté, l’aiguille est retirée délicatement
  7. Suivi post-injection L’effet de la rachianesthésie commencera rapidement. Parfois, une sonde urinaire (un tube flexible pour drainer l’urine de la vessie) peut être nécessaire ; elle sera insérée après que l’anesthésie aura fait effet, si besoin

Pendant la rachianesthésie, vous pouvez être complètement éveillé(e) ou sous sédatifs, avec des médicaments qui vous détendent ou vous rendent somnolent(e), mais vous ne serez pas complètement endormi(e) et vous pourriez être conscient(e) de votre environnement.


En général, les effets d'une rachianesthésie durent entre 45 minutes et plusieurs heures selon le médicament utilisé par l'anesthésiste et de votre intervention.

Note importante : Il est important d'être conscient(e) que, même si une rachidienne est prévue pour votre opération, vous pouvez avoir besoin d'une anesthésie générale dans les cas suivants :
- Votre anesthésiste ne peut pratiquer la rachianesthésie.
- La rachianesthésie ne fait pas suffisamment effet dans la région à opérer.
- La chirurgie est plus complexe ou plus longue que prévue.

Les bénéfices

Selon votre état de santé, la rachianesthésie peut vous offrir des avantages. Votre anesthésiste en discutera avec vous en consultation et vous aidera à prendre une décision en fonction de ce qui vous convient le mieux.

La rachianesthésie présente plusieurs avantages, dont les suivants :

  • Moins de somnolence que les autres antalgiques, ce qui vous permet de faire votre rééducation, voir de vous lever ;
  • Moins d'effets secondaires comme les nausées et les vomissements ;
  • Moins d'anti-douleurs sont nécessaires, ce qui signifie qu'il y a moins d'effets secondaires et que vous vous réhabilitez plus rapidement.
  • Moins de risques d’infection thoracique après l'opération
  • Reprise rapide de l'alimentation après l'opération.

Les contre-indications

Une contre-indication est une situation spécifique dans laquelle un médicament, un type d'intervention chirurgicale ou une procédure (comme une péridurale) ne doit pas être utilisé parce qu'il pourrait causer des dommages.

Les contre-indications de la péridurale sont les suivantes :

  • La prise d'anticoagulants ou avoir un problème de coagulation du sang ;
  • Avoir une allergie aux anesthésiques locaux ;
  • Infection en cours: fièvre non traitée ou infection localisée à l'endroit où devrait être réalisée la ponction.

N'oubliez pas de parler de ces questions à votre anesthésiste lors de la consultation pré-anesthésique.

NB: le tatouage, la scoliose ou autres problèmes de dos ne sont pas des contre-indications à la péridurale. Ce sont des situations qui demandent des adaptations et qui rendent parfois le geste plus difficile.

Les risques et effets secondaires potentiels

La rachianesthésie est généralement très sûre et le risque d'événements indésirables graves est faible. Mais comme pour tout autre acte d'anesthésie, certains risques existent et des effets secondaires sont attendus.

Les effets secondaires attendus

  • Douleur au dos : Il est possible de ressentir une douleur à l’endroit où l’aiguille a été insérée. Cette gêne est généralement passagère.
  • Chute de tension : Une baisse de la tension artérielle est fréquente, bien que non systématique. Le médicament injecté lors de la rachianesthésie peut entraîner une diminution de la tension artérielle, et parfois, un ralentissement transitoire du rythme cardiaque. Ces effets sont attendus et gérés par votre anesthésiste, qui prendra les mesures nécessaires pour vous stabiliser.
  • Incapacité d’uriner (pour les rachianesthésies de longue durée) : La rachianesthésie peut affecter temporairement les nerfs de la vessie, entraînant des difficultés à uriner dans les heures suivant l’intervention. Ce risque est réduit avec l’utilisation de médicaments à courte durée d’action.

Les risques potentiels

  • Maux de tête et brèche dure-mérienne : Des maux de tête peuvent survenir si une brèche dure-mérienne (perforation importante de la membrane entourant la moelle épinière) se produit lors de la procédure. Ces maux de tête persistent généralement plusieurs jours après l’intervention. Des médicaments sont souvent suffisants pour soulager la douleur. Si nécessaire, une technique appelée “blood patch” (injection de votre propre sang dans l’espace péridural) peut être réalisée pour fermer la brèche. Ce risque survient chez environ 0,5 % des patients.
  • Infection : Bien que très rare, une infection peut se développer au niveau de la colonne vertébrale (spondylodiscite) ou autour de la moelle épinière (méningite). Ce risque est extrêmement faible, affectant environ 0,00069 % des patients (1 sur 145 000). En cas d’infection, un traitement antibiotique prolongé est nécessaire.
  • Paralysie : Ce risque est extrêmement rare. La paralysie liée à la rachianesthésie est possible, mais elle concerne un cas sur 500 000 et se manifeste le plus souvent par une atteinte isolée d’un nerf. Un suivi spécialisé est nécessaire en cas d’atteinte neurologique.

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